Yasir Alazzawi et Sevant Mehta
L'incidence de l'ensemencement/implantation d'un carcinome hépatocellulaire (CHC) après une biopsie hépatique ou une ablation par radiofréquence (RFA) n'est pas bien documentée mais elle est estimée faible. Avec l'introduction de l'immunosuppression, le risque a augmenté et la plupart des sites d'ensemencement sont la paroi thoracique et les muscles abdominaux. Nous rapportons le premier rapport de cas d'ensemencement d'un HCC 9 ans après la biopsie hépatique initiale.
Un homme de 66 ans atteint de cirrhose secondaire à une infection par le virus de l'hépatite C et ayant de longs antécédents d'abus d'alcool a découvert une lésion hépatique lors de son dépistage par échographie et a subi une biopsie hépatique percutanée, qui a révélé un carcinome hépatocellulaire en 2006, puis le patient a subi une transplantation hépatique en 2006 à partir d'un donneur cardiaque mort.
L'évolution post-transplantation s'est déroulée sans incident et une double immunosuppression comprenant du tacrolimus et du mycophénolate mofétil a débuté avec des niveaux acceptables pendant toute la durée du traitement. Français Tous les examens de suivi de routine, y compris la tomodensitométrie, la biopsie du foie, les tests de la fonction hépatique et le dépistage du cancer, n'ont rien révélé de particulier et l'alpha-fœtoprotéine (AFP) était à un niveau acceptable, à l'exception d'une légère augmentation de l'AFP début 2015.
Son augmentation de l'AFP a soulevé l'inquiétude d'une récidive du CHC et ses recherches d'une éventuelle récidive ou métastase se sont révélées négatives, y compris une tomodensitométrie du thorax, de l'abdomen et du bassin. Plus tard en 2015, le patient s'est présenté à son médecin traitant en se plaignant de douleurs et d'un gonflement du quadrant supérieur droit pour lesquels il a subi une biopsie excisionnelle de la peau. Le nodule cutané a été entièrement réséqué et mesurait 1,5 cm de diamètre et se trouvait à 10-15 cm du CHC d'origine. Les résultats de la pathologie de l'échantillon ont révélé qu'il s'agissait d'un carcinome hépatocellulaire métastatique impliquant le tissu sous-cutané avec des marges négatives, les immunocolorations étaient positives pour les immunocolorations Heppar1 et équivoques pour le glypican 3. Cela représente un ensemencement local du CHC d'origine 9 ans après la localisation de la biopsie hépatique. Cette constatation a également été confirmée lors de l'examen des images du CHC d'origine et du nouveau CHC métastatique qui ont montré qu'il avait la même trace que la biopsie hépatique en 2006.
Ce rapport de cas vise à sensibiliser les hépatologues et les médecins de premier recours au risque d'implantation du CHC cutané et à envisager un contrôle de routine lors des visites à la clinique en plus des visites de dépistage cutané chez le dermatologue. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier la règle de l'immunosuppression sur l'ensemencement et l'implantation du CHC.