Shlomit Koren, Ronit Koren, Adina Bar-Chaim, Patricia Benveniste-Levkovitz, Ahuva Golik et Amit Tirosh
Introduction : Le glibenclamide, un hypoglycémiant, fait partie de la famille des sulfonylurées. Il est métabolisé par le CYP2C9 hépatique P450. Malgré une caractérisation pharmacocinétique approfondie du glibenclamide, les preuves d'une influence pharmacogénétique sur la pharmacodynamie de ce médicament sont rares. L'étude actuelle vise à évaluer une éventuelle association entre différents allèles du CYP2C9 et l'effet pharmacodynamique du glibenclamide, y compris les événements hypoglycémiques et la dose quotidienne requise de glibenclamide. Méthodes : Les patients inclus étaient âgés de 18 ans et plus, diagnostiqués avec un diabète sucré de type II et traités par metformine et glibenclamide pendant au moins 3 mois. Les critères d'exclusion étaient le traitement par d'autres hypoglycémiants ou par des médicaments qui affectent la fonction du CYP2C9. Les patients ont subi un entretien médical, comprenant une dose et une durée détaillées du traitement antiglycémique. Des prélèvements sanguins ont été effectués pour déterminer le génotypage de l'allèle CYP2C9, l'hémoglobine glyquée A1C, les analyses chimiques et une numération globulaire complète. Les patients ont été réinterrogés un mois après leur inclusion pour déterminer l'incidence d'événements hypoglycémiques. Le génotype du patient a été classé comme type sauvage (WT) pour les allèles *1/*1 ou comme polymorphisme CYP2C9 pour tout autre allèle. Résultats : Cinquante-huit patients ont été recrutés. Les caractéristiques étaient similaires dans les deux groupes. Quarante patients avaient un génotype WT (69,0 %), douze patients avaient un génotype *1/*2 (20,7 %), cinq (8,6 %) avaient un génotype *1/*3 et un (1,7 %) avait un génotype *2/*3. Les patients présentant un polymorphisme du CYP2C9 présentaient des taux d'A1C similaires (7,5 � 0,99 contre 7,6 � 1,3, NS) mais souffraient de plus d'épisodes hypoglycémiques (? 2 épisodes en 3 mois ; 5 % contre 22,2 %, p = 0,04) sous une dose similaire de glibenclamide (6,5+4,2 contre 5,3 � 3,9, NS). Conclusion : Notre étude suggère que les patients diabétiques présentant un polymorphisme du CYP2C9 ont une plus grande tendance à développer une hypoglycémie lorsqu'ils sont traités par le glibenclamide, par rapport à ceux présentant des allèles de type sauvage. D'autres études sont nécessaires pour évaluer le bénéfice clinique du génotypage du CYP2C9 avant le début du traitement par le glibenclamide ou d'autres médicaments métabolisés par l'enzyme CYP2C9. Points de l'étude ? La plupart des membres de la famille des sulfonylurées sont métabolisés par l'enzyme CYP2C9 hépatique P450 en leur forme inactive. ? Le polymorphisme du CYP2C9 peut coder une enzyme CYP2C9 d'activité plus faible, avec différents allèles codant des enzymes avec un degré d'activité varié. ? Notre étude montre que tout polymorphisme du gène CYP2C9 expose les patients traités par glibenclamide à un risque plus élevé d'hypoglycémie par rapport aux allèles de type sauvage.