Bernard Okamo, Magesa Malaja, Vitus Silago, Stephen E Mshana et Martha F Mushi*
Introduction : Candida spp. a la capacité d'utiliser les structures dentinaires comme le collagène pour sa croissance en raison de sa capacité à produire des conditions acidogènes et aciduriques. Cette étude a examiné la prévalence et les facteurs associés à la colonisation par Candida spp. de lésions curieuses chez les patients atteints de caries dentaires fréquentant le centre médical Bugando et l'hôpital régional de référence Sekou Toure, à Mwanza, en Tanzanie.
Méthodes : Une étude transversale en milieu hospitalier a été menée entre mars et juillet 2017 auprès de patients présentant des caries dentaires fréquentant une clinique dentaire du centre médical de Bugando et de l'hôpital régional de référence de Sékou Touré. Un échantillon a été prélevé sur les lésions curieuses à l'aide d'un cure-dent en bois stérile et traité pour isoler Candida spp. Les données ont été analysées à l'aide du logiciel STATA version 13.0 conformément aux objectifs de l'étude. Une valeur p inférieure à 0,05 à un intervalle de confiance de 95 % a été considérée comme statistiquement significative.
Résultats : Au total, 259 patients d'un âge médian de 25 ans ont été inclus. La majorité provenait de zones rurales : 61,4 % (159/259) et 91,1 % (236/259) ont déclaré se brosser les dents au moins une fois par jour. Des Candida spp. ont été détectées chez 49 (18,9 %) patients, la majorité d'entre eux étant Candida albicans 39 (79,6 %). À l'analyse de régression logistique univariée : L'augmentation de l'âge (OR 1,02, IC à 95 % 1,00-1,04, p = 0,018), le fait de ne pas avoir l'habitude de se brosser les dents (OR 2,54, IC à 95 % 1,01-6,41, p = 0,042) et le fait d'avoir des antécédents de diagnostic de caries dentaires (OR 2,01, IC à 95 % 1,03-3,92, p = 0,039) se sont avérés être associés à la colonisation par Candida spp.
Conclusion : Les patients souffrant de caries dentaires et ayant une mauvaise hygiène bucco-dentaire étaient significativement plus susceptibles d'être colonisés par Candida spp., ce qui les expose à un risque élevé de développer des lésions cariogènes sévères. Il est fortement recommandé de réaliser d'autres études pour évaluer le potentiel pathogène de ces Candida albicans.