Marc-Estienne Roehrich, Lucio Barile, Albert Spicher, Mauro Giacca et Giuseppe Vassalli
Les cellules migrant à partir de biopsies de tissu cardiaque au cours d'une culture ex vivo ont été associées à un potentiel cardiomyogénique et angiogénique. Nous avons caractérisé les cellules éliminées par des explants cardiaques murins cultivés dans un milieu MesenCult MSC. Une population relativement uniforme avec une morphologie distincte a émergé de la croissance cellulaire précoce. Cette population exprimait des marqueurs monocytes/macrophages et hématopoïétiques (CD11b+, CD14+, CD45+) mais ni des marqueurs mésenchymateux (CD90–, CD105–) ni endothéliaux (CD31–). Elle a été maintenue en culture avec un phénotype stable pendant plus de 10 mois. Lorsqu'elles étaient cultivées dans un milieu de différenciation, les cellules exprimaient l'α-actinine sarcomérique cardiaque. Elles formaient spontanément des amas de sphères (« cardiosphères »). Ce processus était renforcé par le TNFα. Les sphères des souris néonatales présentaient des battements spontanés. Pour évaluer si la contamination par des fragments de tissu myocardique expliquerait le battement du CS, des souris transgéniques Z/EG néonatales ont été injectées avec un vecteur de virus adéno-associé (AAV) exprimant la Cre-recombinase d'un promoteur cardiaque spécifique (Ncx1), ce qui a entraîné l'excision d'un gène lacZ et l'activation de l'expression du deuxième gène rapporteur, la protéine fluorescente verte améliorée (EGFP). Les explants cardiaques de souris Z/EG recevant AAV-9.Ncx1-CRE exprimaient l'EGFP, alors que la croissance cellulaire ne l'exprimait pas, démontrant que la présence de cardiomyocytes dans la croissance n'était pas nécessaire à la génération de cellules progénitrices cardiaques. On ne sait pas encore si la population myélo-monocytoïde provenait d'un composant hématologique conservé des explants ou de leucocytes résidents cardiaques. Ces résultats sont conformes aux données récentes sur
les cellules multipotentes dérivées de monocytes (MOMC) ayant un potentiel cardiomyogène. Ils suggèrent que la cellule myélo-monocytoïde d'origine cardiaque, bien que non considérée comme une cellule progénitrice adulte classique, pourrait avoir un potentiel régénératif.