Adrian Goldis, Raluca Lupusoru et Daniela Lazar
Français : Objectif et contexte : La lésion de Dieulafoy (LD) représente une cause rare mais importante d'hémorragie digestive haute majeure, en particulier chez les personnes âgées. L'objectif de l'étude consiste à identifier les caractéristiques clinico-biologiques et endoscopiques et l'évolution de ces patients. Méthodes : Nous avons évalué rétrospectivement les patients admis avec une hémorragie digestive haute non variqueuse (HDH) au département de gastroentérologie de l'hôpital départemental des urgences de Timisoara, de 2003 à 2014. Sur le nombre total de cas, nous avons sélectionné les patients avec un diagnostic endoscopique de lésion de Dieulafoy. Chez ces patients, nous avons analysé les données démographiques, clinico-biologiques et endoscopiques, en comparaison avec le groupe témoin qui a rencontré le reste des patients atteints d'HDH. Résultats : Sur 2104 patients atteints d'UDB non variqueux, 31/2104 (1,5%) présentaient une LD, 19/31 (61,3%) hommes et 12/31 (38,7%) femmes, âge moyen 63 ± 12,83 ans. Un diabète sucré était présent dans 35,5% des cas. La valeur moyenne de l'hémoglobine était significativement plus basse dans le groupe Dieulafoy 7 ± 2,69 contre 8 ± 3,28 dans le groupe témoin, p=0,05, donc un nombre significativement plus élevé d'unités de sang par patient était nécessaire dans ce groupe (p<0,0001). Les récidives hémorragiques étaient significativement plus fréquentes dans le groupe Dieulafoy que dans le groupe témoin : 7/31 (22,6%) contre 173/2074 (8,34%), p=0,03 ; Une intervention chirurgicale a été nécessaire chez 3/31 (9,7%) patients de Dieulafoy. L'hémostase endoscopique a été obtenue le plus souvent par traitement combiné. L'utilisation d'anticoagulants a eu une influence significative sur le développement de la DL (p = 0,019). Conclusion : La DL peut provoquer des saignements massifs et est associée à un taux élevé de récidive hémorragique. Les patients présentent des comorbidités, le diabète sucré étant principalement associé à cette pathologie. Les anticoagulants représentent des facteurs de risque fortement associés à la DL.