Ammar Nawaim, Nefzi Ahlem, Jabnoun-Khiareddine Hayfa et Daami-Remadi Mejda
Français Des extraits aqueux et organiques de Sargassum vulgare , prélevés sur quatre sites côtiers tunisiens, ont été évalués pour leur potentiel antifongique contre le champignon tellurique Fusarium oxysporum f. sp. tuberosi , l'un des principaux agents responsables de la pourriture sèche de la pomme de terre due au Fusarium en Tunisie. Évaluée à l'aide de la technique des aliments empoisonnés sur gélose dextrose de pomme de terre, l'activité antifongique des extraits de S. vulgare variait en fonction des types d'extraits (aqueux/organique), des sites d'échantillonnage des algues (Tunis, Monastir, Mahdia1 et Mahdia2) et des concentrations utilisées (1-100 mg/ml). L'inhibition de la croissance mycélienne, constatée après 4 jours d'incubation à 25°C, a atteint 28,99 % en utilisant l'extrait aqueux de S. vulgare à 100 mg/mL. Français Une inhibition de la croissance allant jusqu'à 43 % a été obtenue en utilisant 50-100 mg/ml d'extrait d'éther de pétrole de S. vulgare prélevé à Tunis et Mahdia2, et jusqu'à 50 % avec ceux de Mahdia1. Les extraits aqueux et organiques de S. vulgare ont diminué la gravité de la pourriture sèche due au Fusarium, constatée après 21 jours d'incubation à 25 °C, de manière dépendante de la concentration. Appliqué avant la provocation par le pathogène, le traitement avec un extrait aqueux (à 100 mg/mL) a entraîné une diminution de 24 et 30 % du diamètre des lésions et de la pénétration de la pourriture par rapport au témoin non traité. Les tubercules traités avec des extraits aqueux d'algues échantillonnées à Tunis ont montré la gravité de la pourriture sèche la plus faible par rapport à ceux des autres sites d'échantillonnage. Les extraits chloroformiques et méthanoliques ont montré les effets suppresseurs de la maladie les plus élevés par rapport au témoin non traité et aux autres extraits organiques. Appliqués à 100 mg/mL, les extraits méthanolique et chloroformique ont permis de diminuer la gravité de la maladie de plus de 53 et 55% respectivement. Cette étude démontre clairement que cette algue brune peut être valorisée comme source potentielle de composés antifongiques utiles en agriculture.