Giuseppe Morici et Maria R. Bonignore
La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est une maladie musculaire liée au chromosome X caractérisée par une perte progressive du muscle squelettique et le développement d'une insuffisance respiratoire due à l'atteinte des muscles respiratoires. Similaire à la DMD humaine, le modèle de souris mdx est dépourvu de dystrophine mais se caractérise par une lésion musculaire relativement légère, ce qui permet de tester les effets d'un entraînement d'endurance léger sur le muscle squelettique dystrophique. Nous avons voulu étudier les effets de l'entraînement physique sur les cellules des voies respiratoires chez des souris mdx entraînées en appliquant le même protocole précédemment testé chez des souris Swiss. Nous avons constaté que les souris mdx présentaient peu d'inflammation des voies respiratoires associée à l'entraînement, mais développaient une apoptose croissante des cellules des voies respiratoires au fil du temps, indépendamment du statut entraîné ou sédentaire. Ces résultats suggéraient un épuisement progressif subclinique des mécanismes de protection dans l'épithélium des voies respiratoires de la souris mdx, impliquant peut-être la chaperonine Hsp60. De plus, une pénurie de cellules caliciformes a été observée dans les voies respiratoires des souris mdx à tous les moments de l'étude, indépendamment de la condition sédentaire ou entraînée. Nous émettons l'hypothèse qu'une perturbation de la voie Notch, déjà décrite dans les muscles squelettiques dystrophiques, pourrait être impliquée dans le phénotype de cellules sécrétoires presque absentes observé dans les voies respiratoires des souris mdx. Dans l'ensemble, nos résultats suggèrent que la dystrophine pourrait affecter d'autres tissus au-delà des muscles squelettiques et exercer des effets physiologiques, actuellement mal définis, dans les tissus non musculaires.