Catrin F Williams, David Lloyd, Sarah L Poynton, Anders Jorgensen, Coralie OM Millet et Joanne Cable
Les diplomonades sont des flagellés binucléés anaérobies aérotolérants que l'on trouve couramment dans le tube digestif des poissons sauvages et d'élevage. Parmi les genres de diplomonades, Spironucleus, composé de pathogènes opportunistes, constitue la plus grande menace pour l'aquaculture . On pense que les hôtes immunodéprimés ou les poissons sans immunité acquise sont plus sensibles au parasitisme par ces agents par ailleurs commensaux. L'accumulation de flagellés le long du tube digestif conduit souvent à une spironucléose systémique provoquant une mortalité élevée des poissons d'ornement et de consommation en aquaculture. Le cycle biologique de ces diplomonades de piscine est direct, composé d'un trophozoïte parasite mobile et d'un stade enkysté résilient, qui facilite la transmission par l'eau. La confusion dans la nomenclature, ainsi que de nombreuses réaffectations de taxons, entravent notre compréhension de la gamme d'hôtes et de la répartition géographique des diplomonades de poissons. Une identification précise nécessite la microscopie électronique à transmission pour caractériser les caractéristiques ultrastructurelles complexes. De plus, le séquençage du gène de la petite sous-unité de l'ARN ribosomique permet d'identifier les Spironucleus spp cryptiques. La culture in vitro fournit une source pratique de flagellés pour la recherche biochimique et physiologique, permettant l'identification de nouvelles voies moléculaires spécifiques aux parasites telles que la production de H2 dans Spironucleus sp. Cela donne un aperçu de la pathogénicité de ces organismes et offre de nouvelles cibles potentielles pour la chimiothérapie. Les restrictions sur l'administration du médicament de choix actuel, le métronidazole, dans les milieux aquacoles, ainsi que les cas signalés de résistance aux médicaments, signifient que le contrôle de la spironucléose est particulièrement difficile. Les composés dérivés d'Allium sativum (ail) se sont révélés très efficaces pour inhiber la croissance des parasites in vitro, montrant un grand potentiel en tant que nouvelle thérapie alternative dans le traitement de la spironucléose. Une caractérisation plus poussée de la biochimie, de la pathogénicité et de la taxonomie des diplomonas de poissons est nécessaire afin d'apprécier pleinement l'impact réel et les conséquences économiques de Spironucleus spp. en aquaculture.