Thomas Plocoste, Sandra Jacoby-Koaly, Rose-Helen Petit et André Roussas
Dans les Caraïbes, la plupart des déchets sont stockés dans des décharges à ciel ouvert sans système de collecte de biogaz. Les émissions de méthane des décharges contribuent largement à l'effet de serre. Plusieurs modèles projetant les émissions de méthane des décharges ont été proposés dans la littérature. Le Landfill Gas Emissions Model (LandGEM) est l'un des modèles classiques permettant de prendre en compte, bien que de manière approximative, l'environnement climatique. En comparant les résultats du modèle avec les mesures de terrain dans les travaux précédents, le LandGEM a donné de bons résultats. La plupart des études utilisant le LandGEM ont été principalement menées aux États-Unis ou en Europe. Peu d'études ont fait usage du LandGEM en zone tropicale. Les îles des Caraïbes sont caractérisées par des précipitations importantes et une forte humidité tout au long de l'année. Dans cette étude, nous appliquons le LandGEM à La Gabarre, la principale décharge à ciel ouvert de l'archipel de la Guadeloupe dans les Petites Antilles. En comparant les résultats du modèle aux mesures de terrain, nous observons que la production de biogaz du modèle est supérieure à celle du biogaz récupéré pour être brûlé d'un facteur 1,94. Toutefois, en tenant compte de nombreux facteurs d'erreur tels qu'un rendement de récupération du système de collecte nécessairement inférieur à 100%, le type de couverture des déchets ou le fait que le modèle LandGEM considère que tous les déchets sont des déchets ménagers, ce biais reste acceptable. Pour une même quantité de déchets stockés, la production de méthane calculée par le modèle LandGEM sera 4 fois plus élevée en Guadeloupe que dans les zones plus sèches.