Lamia Korso-Bouabdallah, Mohamed Bouazza et Hassiba Stambouli-Meziane
Le paysage végétal des ripisylves bordant les cours d’eau présente bien entendu un caractère lié à la forte volatilité de l’intermittence de ces derniers. Les cours d’eau temporaires (oueds) sont caractérisés par une végétation et une flore de type méditerranéen, (Tamarix, Nerium, Vitex, Phoenix…) contrairement aux cours d’eau permanents au niveau de la végétation des massifs feuillus majeurs de type européen, à base essentiellement, de peuplier, de frêne ou d’aulne. Dans l’Ouest algérien, la végétation des ripisylves constitue des milieux complexes et fragiles à plusieurs utilités. Cette dernière par sa diversité et ces systèmes racinaires développés va ainsi limiter l’érosion des berges et apporter une structure stable à la formation. Français Pour identifier et quantifier la ripisylve sur le littoral méditerranéen au Sud, notamment à l'Ouest algérien, nous avons réalisé des prospections sur terrain d'une superficie de 100 m2 pour chaque relevé, puis pour chaque espèce a été réalisée deux indices (abondance – dominance et sociabilité. L'analyse factorielle des correspondances nous a permis de classer ces espèces végétales selon le degré de salinité de l'oued, le substrat et la pente. La végétation ripisylve de l'oued Tafna a été classée comme suit : La végétation dite purement ripisylve est celle qui est directement liée à l'oued (en contact avec l'eau et qui est) : Tamarix africana ; Nerium oleander ; Fragmites communis ; Chenopodium album ; Rumex bucephalophorus ; etc. La végétation basse ripisylve est généralement formée d'espèces préforestières sur substrat siliceux et sont : Crateagus monogyna ; Halimium halimifolium ; Withania frutescens ; Atriplex halimus ; Acacia sp ; Zygophyllum sp; Bryonia dioica; Calycotome intermedia; Suaeda sp. En conclusion, l’insuffisance de nos connaissances sur la biologie et l’écologie de la végétation riveraine forestière de notre région nécessite une étude multiscalaire et multidisciplinaire afin de mieux comprendre la structure et le fonctionnement de l’ensemble de l’hydro-système. Ces données phytosociologiques et phytodynamiques permettent de classer ces plantes en fonction des facteurs écologiques de leur site et de comprendre son évolution et sa diversité à travers la zone d’étude.