Alemneh Kabeta et Gezahegn Bekele
Contexte : La malnutrition aiguë sévère (MAS) touche plus de 19 millions d'enfants dans le monde et l'Afrique est considérée comme une région où le problème est très répandu. En raison du risque élevé de décès par rapport à un enfant bien nourri, les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère doivent être hospitalisés ou faire l'objet d'un suivi clinique strict. Cependant, il existe un protocole pour la prise en charge clinique des cas de MAS, le suivi et l'évaluation des performances du centre de traitement sont importants pour l'amélioration des résultats. Ainsi, cette étude visait à évaluer les résultats du traitement et les facteurs associés chez les enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère admis à l'unité d'alimentation thérapeutique de l'hôpital Yirgalem.
Méthodes : Une étude rétrospective en milieu hospitalier a été réalisée. Au total, 196 enfants de moins de cinq ans ont été sélectionnés à l'aide d'une technique d'échantillonnage aléatoire systématique. Un questionnaire a été utilisé pour recueillir les données. La distribution de fréquence des résultats du traitement a été calculée à l'aide de statistiques descriptives. Le chi carré de Pearson, niveau de signification p<0,05, a été utilisé pour identifier les facteurs associés aux résultats du traitement.
Résultats : Parmi les enfants admis (n=191), 78 % étaient guéris, 16 % étaient décédés, 3,1 % transférés et 2,6 % étaient en abandon. La prise de poids moyenne était de 9,5 g/kg/jour avec une durée moyenne de séjour de 2,6 semaines (18,16 jours). La présence d'une dermatose (X2=5,13 & P-value=0,024), la température corporelle à l'admission (X2=8,12 & P-value=0,04), une co-infection tuberculeuse (X2=4,15 & P-value=0,04) et l'exhaustivité des dossiers multiples (X2=5,42 & p-value=0,02) ont été associées au résultat du traitement de la prise en charge clinique de la MAS.
Conclusion : Les pourcentages de guérison et d'abandon sont acceptables. Le pourcentage de décès est alarmant. La durée moyenne de séjour et la prise de poids moyenne se sont avérées nettement éloignées des valeurs limites nationales. La présence d'une dermatose, d'une co-infection tuberculeuse, la température corporelle à l'admission et l'exhaustivité des dossiers multi-critères sont associées au résultat du traitement.