Nelson Rabbachin, Maria Breugelmans, Monika Laubach, Gilles Faron, Michel Boulvain, Leonardo Gucciardo
L'objectif de cette étude de cohorte rétrospective était d'évaluer la fréquence des anomalies de la CTG intrapartum (cardiotocographie) chez les femmes infectées par le SRAS-CoV-2. Menée dans un centre hospitalier tertiaire, l'étude a comparé un groupe de femmes testées positives au SRAS-CoV-2, comprenant des infections symptomatiques et asymptomatiques, avec un groupe témoin de femmes négatives au SRAS-CoV-2 sélectionnées au hasard. Les anomalies de la CTG ont été identifiées en aveugle selon l'interprétation physiologique des traces de cardiotocographie, la classification RCOG et le système à 3 niveaux. Nous avons comparé la fréquence des anomalies de la CTG entre les femmes positives au SRAS-CoV-2 (coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère-2) et les témoins, et entre les infections symptomatiques et asymptomatiques. Les principaux critères de jugement étaient la fréquence des anomalies de la CTG, selon les systèmes de classification de la CTG utilisés.
Français Au total, 119 femmes ont été incluses dans le groupe de cas, dont 31 étaient symptomatiques (26 %), et 116 femmes dans le groupe témoin. Nous n'avons trouvé aucune différence significative dans les caractéristiques maternelles et du travail entre les groupes. Les résultats périnatals étaient similaires dans les deux groupes. Des anomalies majeures du CTG étaient présentes dans 27 % des cas contre 27 % des témoins. Aucune différence significative entre les cas et les témoins n'a été trouvée en utilisant la classification RCOG ou le système de fréquence cardiaque fœtale à 3 niveaux. Des schémas anormaux 1 h avant l'accouchement étaient présents pendant < 10 min (29 % contre 31 %), 10 min-30 min (24 % contre 20 %) et > 30 min (47 % contre 49 %) chez les cas et les témoins, respectivement. Les caractéristiques du CTG étaient similaires entre les femmes asymptomatiques et symptomatiques positives au SARS-CoV-2, sans différences significatives dans le taux d'anomalies.
En conclusion, les anomalies du CTG ne semblent pas plus fréquentes en cas d'infection maternelle par le SARS-CoV-2, contrairement à ce qui a été suggéré dans des séries de cas antérieures. Aucune tendance spécifique n'a été observée chez ces fœtus.