Grant J, DiCarlo C et Woessner-Hoyson J
Le cancer du sein associé à la grossesse (CBG) est un diagnostic rare et comprend de nouveaux diagnostics de cancer aussi bien pendant la grossesse que dans la première année suivant l'accouchement. En raison de sa rareté, il n'existe pas encore de traitement de référence ni de schéma thérapeutique standardisé pendant la grossesse selon l'American College of Obstetrics and Gynecology (ACOG). Nous rapportons le cas d'une femme de 35 ans gravida 2 para 1-0-0-1 qui a reçu un diagnostic de cancer du sein de stade clinique II (T2 N1) au début du troisième trimestre de la grossesse après qu'un examen physique ait révélé une masse palpable. La biopsie guidée par échographie a révélé un carcinome canalaire infiltrant peu différencié, de grade nucléaire 3, avec des caractéristiques micropapillaires, un récepteur aux œstrogènes (ER 90%), un récepteur à la progestérone (PR 25%) positif, HER2 positif 3+ avec un indice Ki67 de 75%. Après de longues consultations et discussions entre les services d'obstétrique, de médecine fœto-maternelle, de chirurgie mammaire, de soins intensifs néonatals et d'oncologie, il a été décidé de commencer une chimiothérapie néoadjuvante (NAC) avec de l'adriamycine et du cyclophosphamide. Notre patiente a suivi 4 traitements de NAC au total avant l'accouchement, suivis d'un traitement hebdomadaire de taxol plus herceptin et perjeta post-partum. Cette patiente souhaitait fortement mener sa grossesse à terme et a commencé le traitement avant l'accouchement, ce qui rend ce cas unique par rapport à d'autres publications dans lesquelles le traitement a été retardé jusqu'après l'accouchement ou la grossesse a été interrompue avant le début du traitement. Notre cas souligne l'importance d'une approche multidisciplinaire pour conseiller les patientes dans cette situation unique afin de leur permettre de choisir en toute autonomie le traitement le mieux adapté à elles et à leur bébé.