Ayu Gizachew, Balcha Berhanu, Dube Jara3 et Zewdu Dagnew
Introduction : Chez les nourrissons nés de mères séropositives, le lait maternel peut être une source d’infection par le VIH, même si le risque de transmission diminue considérablement si l’allaitement maternel exclusif (ASE) est pratiqué. Sans intervention pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant, 30 à 45 % des nourrissons nés de mères séropositives dans les pays en développement sont infectés pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.
Objectif : L’objectif principal de l’étude était d’évaluer les connaissances, l’attitude et les facteurs associés chez les femmes dont le statut VIH était inconnu à l’égard de l’allaitement maternel à l’ère du VIH/SIDA.
Méthode : Une étude transversale institutionnelle a été réalisée auprès de 408 femmes dont le statut VIH était inconnu et qui ont consulté un service de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) dans les établissements de santé publics de Jabi Tihenan au cours de la période d'étude. Les données ont été recueillies par le biais d'entretiens au moyen d'un questionnaire. Un modèle de régression logistique a été utilisé pour identifier les facteurs associés à la variable de résultat.
Français : Résultat : Parmi ces 376 femmes, seulement 106 (28,1 %) avaient des connaissances suffisantes sur l'allaitement maternel recommandé pour les nourrissons nés de mères séropositives et 36 (9,6 %) avaient une attitude favorable à l'allaitement maternel pour les nourrissons nés de mères séropositives. Le fait de résider en ville (AOR : 3,842, IC à 95 % : (1,18, 12,48)), d'avoir bénéficié de conseils (AOR : 3,842, IC à 95 % : (1,18, 12,48)) sur le VIH/SIDA, l'âge des femmes et le niveau d'éducation des femmes se sont avérés avoir une association positive avec les connaissances des femmes. Le suivi des femmes en CPN (AOR : 3,10, IC à 95 % : (1,19, 8,06)) et le fait d'avoir été informées sur le VIH/SIDA (AOR : 5,28, IC à 95 % : (1,06, 26,39)) se sont avérés avoir une association significative avec l'attitude des femmes.
Conclusion : Dans le cadre de cette étude, les connaissances sur l’allaitement maternel des nourrissons nés de mères séropositives étaient faibles et l’attitude à l’égard de l’allaitement maternel des nourrissons nés de mères séropositives n’était pas suffisamment élevée. Différents facteurs ont contribué à ce faible niveau de connaissances et d’attitude. Les parties prenantes concernées devraient créer des opportunités pour que les femmes soient informées sur le VIH/SIDA et sur l’allaitement maternel recommandé pour les nourrissons nés de mères séropositives.