Noha M. El Husseiny, Shereef A. Mohamed et Mervat M. Mattar
Contexte : L’incidence des syndromes myélodysplasiques (SMD) n’est pas claire en raison du manque historique d’enregistrement basé sur la population et peut-être en raison d’un sous-diagnostic.
Objectif : Présenter quelques données rétrospectives sur l’épidémiologie du syndrome myélodysplasique (SMD) en Égypte, telle que reflétée par un seul centre qui est le plus grand centre de référence tertiaire d’hématologie en Égypte.
Patients et méthodes : Les patients diagnostiqués avec un SMD et adressés à l'unité d'hématologie clinique du département de médecine interne de l'université du Caire, en Égypte, entre 2007 et 2010 ont été identifiés. Des données démographiques et cliniques complètes, des résultats de laboratoire et des modalités de traitement ont été collectés et analysés.
Résultats : Soixante-neuf patients atteints de SMD ont été identifiés. Trente-neuf (57 %) femmes, trente (43 %) hommes. L'âge moyen était de 55 ans. Neuf (13 %) patients étaient positifs pour le VHC. Le taux moyen de ferrétine était de 844 ng/ml et les unités de transfusion sanguine moyennes étaient de 12 unités. Douze (17 %) patients avaient moins de 40 ans, 4 (5 %) d'entre eux avaient une AREB. Il y avait une forte corrélation entre la ferrétine et l'ALAT (alanine transaminase) (r = 0,415 P : 0,002), la ferrétine et les unités de sang (r = 0,26 P : 0,046) et une corrélation négative entre la ferrétine et l'âge (r = -0,27 p : 0,03). Quarante-huit (70 %) patients étaient issus de zones rurales. Vingt-cinq (36 %) hommes étaient fumeurs de cigarettes. Aucune des patientes n'était fumeuse.
Conclusion : L'âge moyen de survenue du SMD en Égypte est inférieur à celui des pays développés. La pollution de l'eau, l'utilisation d'insecticides et le tabagisme sont des facteurs de risque élevés de SMD chez les Égyptiens, tandis que les teintures capillaires et l'alcool n'ont pas pu être évalués pour des raisons culturelles. Le rôle du VHC dans la pathogénèse du SMD reste à déterminer. La surcharge en fer est une caractéristique permanente du SMD. Les taux moyens plus élevés d'ALAT et de ferrétine et leur corrélation positive reflètent l'impact du sous-traitement de ces patients avec un traitement par chélation du fer sur la progression de la maladie hépatique.