Nolé Tsabang, Clément G Yedjou et Paul B Tchounwou
Objectif : L’hypertension artérielle est un problème de santé publique dans le monde. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 30% des hommes et 50% des femmes de 65 à 75 ans souffrent d’hypertension artérielle. Le nombre de patients hypertendus dans le monde atteindra 1,56 milliard de personnes, avec une augmentation de la prévalence de 60%. L’incidence de l’hypertension artérielle augmente avec l’âge, mais de nos jours, on constate une incidence croissante chez les jeunes. La médecine socioculturelle peut apporter de nouvelles solutions dans la prise en charge de cette pathologie. C’est pourquoi cette étude a été réalisée pour recenser et documenter les plantes utilisées contre l’hypertension artérielle en médecine socioculturelle pour la découverte future de médicaments dans le monde. Méthodes : Une enquête ethnobotanique a été réalisée entre 2002 et 2016 pour identifier les multiples plantes utilisées pour lutter contre l’hypertension artérielle. Cette enquête a été menée dans trois régions phytogéographiques du Cameroun. Parmi les personnes vivant dans ces régions, 1131 personnes interrogées au hasard réparties dans 58 groupes socioculturels ont été impliquées dans cette étude. Résultats : Cette enquête révèle qu'environ 70% des personnes interrogées ne connaissent pas l'hypertension artérielle qui est une maladie asymptomatique. Au total, 28 espèces de plantes ont été recensées. Ces plantes appartiennent à 25 genres et 24 familles. Elles ont été utilisées pour préparer 28 remèdes à base de plantes pour le traitement de l'hypertension artérielle. Du point de vue morphologique, environ 10/28 (36%) plantes sont des herbes ; 9/28 (32%) plantes sont des arbres et 9/28 (32%) plantes sont des arbustes. Seulement 3/28 plantes (11%) utilisées dont Allium sativum, Aloe barteri et Aloe buttneri) sont cultivées. Cela signifie que les plantes utilisées dans cette étude ne bénéficient généralement pas d'une forme de protection par la culture ce qui est encourageant en termes de leur conservation. Conclusion : L'utilisation incontrôlée de plantes hypotensives peut provoquer une hypotension mortelle chez les patients hypertendus. Par conséquent, l'utilisation de plantes hypotensives doit être contrôlée par un médecin ou par une vérification du patient à l'aide d'un tensiomètre. Les espèces répertoriées qui ralentiront l’hypertension artérielle seront utilisées pour la préparation de phytomédicaments.