Sharma A
Français La tuberculose pulmonaire (TBP) associée à une insuffisance respiratoire aiguë (IRA) annonce généralement un résultat médiocre pour le patient1. L'admission à l'unité de soins intensifs (USI) avec ventilation mécanique invasive (VMI) chez les patients atteints de TBP est généralement associée à une mortalité très élevée2. La ventilation non invasive (VNI), lorsqu'elle est appliquée tôt chez ces patients, a le potentiel d'éviter l'intubation et d'améliorer le pronostic en termes de réduction de la morbidité et/ou de la mortalité3. Nous avons mené une étude prospective dans notre institut où la VNI a été appliquée à 35 patients atteints de TBP à frottis positif qui présentaient une IRA concomitante. Quatorze patients (40 %) se sont améliorés grâce à la VNI et ont ensuite été libérés sous traitement (survivants). Les patients restants (60 %) étaient candidats à la VMI mais aucun n'a survécu. Les prédicteurs statistiquement significatifs de mortalité dans notre étude étaient plusieurs cycles de traitement antituberculeux dans le passé, une maladie avancée évaluée par radiographie, la présence d'une leucocytose, une résistance aux médicaments et un pH < 7,25. Notre étude est unique dans le sens où elle a abordé la VNI dans la tuberculose pulmonaire active, sur laquelle il existe très peu de littérature. Nos résultats indiquent qu'une proportion significative de patients atteints de tuberculose pulmonaire avec IRA peuvent bénéficier de la VNI en fonction d'une sélection judicieuse et diligente des patients et de la mise en place rapide de la procédure ainsi que de l'ATT et d'autres traitements de soutien. Notre étude fournit également des preuves provisoires que les patients qui échouent à la VNI peuvent ne pas bénéficier de la VMI. Il faudra élucider dans quelle mesure cela est dû à la maladie pulmonaire avancée et à l'état métabolique plus faible du patient ainsi qu'aux infections nosocomiales coexistantes par des études ultérieures [1-5].