Mohamed Y. Rady, Joseph L. Verheijde et Michael Potts
L'association entre l'aide médicale à mourir et les soins palliatifs est une préoccupation croissante en médecine. Les soins palliatifs sont des soins médicaux de gestion des symptômes sans raccourcir activement la trajectoire de fin de vie d'une maladie terminale. L'aide médicale à mourir raccourcit intentionnellement le processus de mort pour provoquer une mort planifiée comme moyen de soulager la souffrance. L'aide médicale à mourir peut être confondue avec les soins palliatifs lorsque cette pratique est illégale, par exemple en France. Le Code de déontologie médicale français révisé stipule que lorsque la décision d'arrêter ou de refuser un traitement est prise conformément à la loi applicable, et même si le patient présente des lésions cérébrales empêchant une évaluation de la souffrance, les médecins doivent utiliser les traitements, y compris les analgésiques et les sédatifs, pour maximiser la qualité de fin de vie, préserver la dignité du patient et réconforter les proches. Cette révision, qui en France a force de loi, semble respecter le serment d'Hippocrate pour soulager la souffrance et prodiguer des soins compatissants. Une analyse supplémentaire soulève des questions : (1) quel type de traitement est retiré ou refusé ? (2) quel type de lésion cérébrale ou de handicap neurologique pourrait empêcher l'évaluation de la souffrance ? (3) quel type de souffrance (par exemple, physique, psychosociale, existentielle, etc.) doit être traité ? (4) quelle mesure de proportionnalité est applicable pour garantir que les sédatifs et les analgésiques ne seront pas la cause immédiate du décès ? La législation suppose une souffrance potentielle liée à l'arrêt du traitement, ce qui perturbe le paradigme éthique actuel sur l'arrêt ou le refus du traitement. Cette législation s'applique également aux patients atteints d'un handicap neurologique incapables de demander l'euthanasie mais pour lesquels une décision de limitation du traitement a été prise. La réévaluation du principe du double effet, de l'intention et de la cause du décès exclut l'utilisation du terme soins palliatifs. Le processus en deux étapes (c'est-à-dire l'arrêt du traitement et l'administration de sédatifs et d'analgésiques) devrait être considéré comme une mort assistée par un médecin chez certaines personnes atteintes d'un handicap neurologique. La révision ouvre implicitement la voie à l'euthanasie par don d'organes dans les troubles neurologiques.