Koundoul A, Kane Y
Dans les sociétés africaines en général et particulièrement dans la culture Wolof au Sénégal, l’honneur occupe une place privilégiée. Pour
la protection de la dignité, il arrive parfois que les principes fondamentaux de justice, de culture et de religion soient
relégués au second plan par les individus.
L’intérêt d’une telle réflexion réside dans la nécessité de contextualiser l’apparition du trouble de conversion aussi appelé
« trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle » selon le DSM-5 [1] chez un jeune détenu de 25 ans. L’
objectif de cette réflexion est de mettre en évidence la composante culturelle dans le déclenchement des troubles et d’attirer l’
attention des médecins vers une somatisation des patients qui pourrait être à l’origine d’une chronicisation des
troubles.
Nous rapportons ici l’observation de Salif qui est reçu et hospitalisé au Centre Psychiatrique Emile BADIANE
de Ziguinchor (région du sud du Sénégal) pour des crises d’agitation avec auto et hétéro-agression accompagnées de
vomissements et de visions d’un homme qui le menace avec un couteau. Lors de ses crises, Salif agresse ses codétenus ou
se cogne violemment la tête contre le mur. Ses crises sont apparues suite à une correction reçue d'un codétenu
devant tout le monde.
La répétition des crises malgré une prise en charge au service de neurologie du Centre Hospitalier Régional de
Ziguinchor où le diagnostic d'épilepsie retenu et l'électroencéphalogramme normal motivé sont transférées
au service de psychiatrie.