Elhoucine Essefia B, Najoua Gharsallia B, Sabrine Kalabi AB, Mohamed AB et Yaicha BC
La théorie de Milancovitch expliquant la cyclostratigraphie ancienne ne s'applique pas à la cyclostratigraphie holocène. En revanche, d'autres mécanismes astronomiques et océanographiques contrôlent la cyclicité au sein des sédiments holocènes. Ce travail visait à découvrir la cyclicité climatique le long d'une carotte de la sebkha de Sidi Mansour située le long de la côte méditerranéenne en Tunisie, en utilisant différents proxys : la susceptibilité magnétique, les pourcentages de carbonates et les éléments chimiques (Ca, Na et K). Sur la base des datations radiocarbone et téphrochronologiques antérieures dans la zone d'étude, la carotte a été estimée couvrir les deux derniers millénaires avec un taux de sédimentation de 0,35 mm/an. Ce taux permet l'élaboration d'un modèle profondeur-âge pour réaliser l'analyse spectrale. Tous les proxys ne visualisent pas les mêmes cycles climatiques. Par exemple, l'analyse spectrale de la susceptibilité magnétique et des données sur le sodium visualise un cycle de 1000 ans. L'analyse spectrale des données sur le potassium n'a pas visualisé de cycles significatifs. L'analyse spectrale des pourcentages de carbonate et des données sur le calcium a permis de visualiser des cycles doubles de 1700-700 ans et de 493-329 ans respectivement. Les cycles d'environ 500 ans et 1000 ans sont liés à l'activité solaire. D'autres facteurs océanographiques et atmosphériques pourraient générer d'autres cycles de 1700 ans, 700 ans, 493 ans et 329 ans. La majorité de ces cycles ont été enregistrés à l'échelle mondiale comme une interaction entre l'océanographie et le forçage solaire. Contrairement à la cyclostratigraphie induite par la Terre et liée aux paramètres orbitaux et aux positions géographiques, la cyclostratigraphie de l'Holocène est induite par le Soleil.