IJff DM, Kinderen RJ, Vader CI, Majoie MHJM et Aldenkamp AP
Objectif : Les médicaments antiépileptiques (MAE) peuvent provoquer des effets secondaires. Les effets secondaires rapportés par les patients en raison de ce type de médicament sont très courants, mais jusqu'à présent, ils n'ont été étudiés que dans les populations communautaires. Nous avons étudié les effets secondaires perçus subjectivement du traitement par médicaments antiépileptiques chez les patients souffrant d'épilepsie réfractaire.
Méthodes : Un groupe non sélectionné de patients ayant consulté le service ambulatoire entre septembre et novembre 2011 a été invité à remplir un questionnaire uniquement s'ils avaient ressenti des effets secondaires de leur traitement antiépileptique au cours de l'année précédente. Le questionnaire, le SIDAED, évaluait quatre catégories différentes : cognition, humeur, cosmétiques et santé générale. Les analyses de sous-groupes étaient basées sur leur utilisation de médicaments : mono- ou polythérapie, antiépileptiques anciens et récents et antiépileptiques à risque élevé ou faible d'effets secondaires cognitifs et comportementaux/de l'humeur.
Résultats : Au total, 203 patients ou leurs proches ont rempli le questionnaire. L'âge moyen des patients était de 37 ans (2-81). La plupart des plaintes rapportées (85 %) concernaient leur santé générale, suivie de la cognition, de l'humeur et des cosmétiques . Les analyses de sous-groupes n'ont montré aucune différence entre les patients utilisant une monothérapie ou une polythérapie. De même, aucune différence n'a été constatée entre les patients utilisant des antiépileptiques plus anciens ou des médicaments plus récents. Les patients utilisant des antiépileptiques à haut risque d'effets secondaires se plaignaient davantage de leur humeur, mais pas de leur cognition. L'analyse de régression a montré que l'utilisation d'un antiépileptique à haut risque pour les effets secondaires comportementaux contribuait de manière significative au total des effets secondaires ressentis.
Conclusion : En conclusion, notre étude montre que les patients sont des répondants fiables pour signaler les effets secondaires malgré leur épilepsie réfractaire. En particulier, les plaintes d'humeur dues aux médicaments antiépileptiques (comme le lévétiracétam) sont correctement notées.