Mike Hellenbach
Contexte : Les données limitées disponibles suggèrent que les délinquants présentant une déficience intellectuelle (DI) constituent une minorité significative parmi les probationnaires. Pourtant, on sait peu de choses sur la manière dont les agents de probation négocient les exigences structurelles concurrentes lors de la supervision et de la gestion de cette population. L’auteur cherche à combler cette lacune en se concentrant sur les procédures d’évaluation par lesquelles les probationnaires sont évalués en fonction de leurs besoins criminogènes. Il est envisagé que cela contribue à faire la lumière sur la prise de décision des agents de probation lorsqu’ils interagissent avec des probationnaires présentant une DI.
Méthode : Cet article s'appuie sur des méthodes qualitatives. Au total, six entretiens semi-structurés et approfondis ont été menés avec des agents de probation de la région du Nord-Ouest anglais. Les données ont été analysées à l'aide de l'approche Grounded Theory modifiée.
Résultats : Trois thèmes principaux ont émergé au cours des analyses ; ils tournent autour de l’identification des probationnaires avec ID, de la manière dont l’ID est contextualisée par les agents de probation lors des activités d’évaluation des risques et du rôle de l’ID dans la détermination des résultats de la supervision.
Les données de cet article suggèrent que les procédures utilisées par le service de probation pour évaluer les risques et superviser les délinquants dans la communauté favorisent une pensée positiviste autour de la culpabilité, de l'intention et de la culpabilité. En conséquence, les délinquants ayant des déficiences intellectuelles risquent d'être mal évalués par le service de probation quant à leurs besoins, ce qui augmente la probabilité que cette population soit mal gérée et supervisée. En conclusion, les outils d'évaluation utilisés par le service de probation semblent privilégier les mesures de contrôle et de discipline par rapport à l'autodéfense, augmentant ainsi considérablement le risque que les délinquants ayant des déficiences intellectuelles soient entraînés dans le système de justice pénale et y soient traités.