Jaber Daaboub, Ahmed Tabbabi, Raja Ben Cheikh, Ali Lamari, Ben Jha Ibtissem et Hassen Ben Cheikh
Trois populations de moustiques Culex pipiens ont été utilisées pour étudier la sensibilité du stade larvaire aux insecticides organophosphorés chlorpyrifos et carbamate propoxur dans le sud tunisien. Tous les échantillons étaient résistants au chlorpyrifos (RR>1, p<0,05) et la tolérance à cet insecticide variait entre 1,8 et 1318. L'échantillon n°3 était le plus sensible et présentait une petite différence par rapport à S-Lab (RR50=1,9). Les niveaux de résistance les plus élevés (>1000 fois) ont été enregistrés dans les échantillons n°2 (Sud-Est). Le niveau de résistance était plus faible, ne dépassant pas 2 fois dans les échantillons n°3 (Extrême-Sud). L'activité estérasique totale des populations de terrain a détecté une ou plusieurs estérases dans tous les échantillons étudiés, à l'exception de l'échantillon n°3 malgré l'ajout de DEF qui a montré que la détoxification accrue par EST et/ou GST n'était pas responsable de la résistance au chlorpyrifos dans ces échantillons. Le métabolisme oxydatif n'a représenté qu'une petite partie des résistances observées car les taux de résistance au chlorpyrifos sont restés élevés en présence de Pb. La mortalité due au propoxur était significativement corrélée à la CL50 du chlorpyrifos et indiquait une AChE insensible dans les échantillons n° 2 qui présentaient les niveaux de résistance les plus élevés à l'insecticide chlorpyrifos (1 %). Les résultats ont été discutés en relation avec les mécanismes de résistance et la lutte contre Culex pipiens.