Ben Brik A, Denguir H, Chahed H, Ben Romdhan M, Rzig N, Zruigui M, Ferchichi S, Fodha A et Miled A
Contexte et objectifs : Les lipides et les lipoprotéines modulent l'expression et/ou la fonction de facteurs thrombotiques, fibrinolytiques et rhéologiques chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires. De nombreuses études ont suggéré un lien entre les facteurs de risque de thromboembolie veineuse (TEV) et la dyslipidémie mais les résultats sont hétérogènes. Nous avons cherché à identifier si la dyslipidémie est un facteur de risque de maladie thromboembolique veineuse. Patients et méthodes : Nous avons développé une étude cas-témoins en milieu hospitalier qui a été menée chez 32 patients atteints de TEV et 33 témoins sains appariés selon l'âge et le sexe. Nous avons procédé à la comparaison du profil lipidique des deux groupes après avoir analysé le cholestérol total, les triglycérides, le cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL-C), le cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C), la lipoprotéine Lp(a), l'Apo-A1, l'Apo-B et l'Apo-E. Les patients atteints de cancer et ayant pris des statines ou des fibrates sont exclus. Résultats : Les deux groupes ont les mêmes caractéristiques démographiques mais il y avait plus de diabétiques, d'hypertension artérielle et d'obésité dans le groupe TV que dans le groupe témoin respectivement (Diabétique : 37 % vs. 18 %, hypertension : 68,6 % vs. 15,2 % et (indice de masse corporelle) IMC ≥ 30 kg/m2 : 43,8 % vs. 18,2 %). La valeur moyenne du cholestérol total (CT), du LDL-C, de la lipoprotéine Lp (a) et de l'Apo-B étaient statistiquement plus élevées dans le groupe TV par rapport au groupe témoin respectivement ; TC (4,942 ± 1,409 contre 4,362 ± 0,872 mmol/L, P = 0,049), LDL-C (3,114 ± 1,100 contre 2,602 ± 0,695 mmol/L, P = 0,001), Lp (a) (0,205 ± 0,115 contre 0,0819 ± 0,0479 g/l, P < 10-3), Apo-B (1,333 ± 0,253 contre 0,8006 ± 0,238 g/l, P < 10-3), mais aucune différence statistiquement significative n'a été observée entre les deux groupes dans la valeur des triglycérides et de l'Apo E respectivement (1,710 ± 0,816 contre 1,366 Français ± 0,636 mmol/L, P = 0,62), (0,102 ± 0,070 contre 0,0810 ± 0,153 g/l, P = 0,48). Cependant, la valeur moyenne du HDL-C et de l'Apo-A1 était statiquement plus basse dans le groupe TVP ; HDL-C (1,048 ± 0,237 contre 1,473 ± 0,334 mmol/L, P < 0,001) et Apo-A1 (1,010 ± 0,2437 contre 1,414 ± 0,2911 g/l, P < 10-3). De plus, un HDL-C augmenté ≤ 0,906 mmol/L a été diagnostiqué chez 21 patients (65,6 %) dans le groupe thromboembolique veineux contre 4 patients (12,1 %) dans le groupe témoin (P < 0,001), ce qui a également été associé de manière indépendante à un risque de thromboembolie veineuse. Conclusion : La présente étude montre une association significative entre la survenue d'une thromboembolie veineuse et des taux plus faibles de HDL-C et d'ApoA1 et des taux plus élevés de LDL-C, d'Apo-B et de Lp(a), mais il n'y a eu aucun effet des triglycérides et de l'ApoE. Néanmoins, ces résultats doivent être confirmés par une étude de population à grande échelle pour prouver un éventuel facteur indépendant de thromboembolie veineuse et de dyslipidémie