Caffrey, Noh, Morrill HJ et LaPlante KL
Contexte : Le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) est devenu l'une des principales causes de pneumonie aux États-Unis et les données sur les résultats du traitement chez les patients obèses sont limitées. Nous avons évalué l'efficacité du linézolide par rapport à la vancomycine pour le traitement de la pneumonie à SARM dans une cohorte nationale de vétérans obèses.
Méthodes : Cette étude de cohorte rétrospective incluait des patients obèses (indice de masse corporelle ≥ 30) admis dans les hôpitaux des anciens combattants avec des cultures respiratoires positives au SARM et des signes cliniques d'infection entre 2002 et 2012. Les patients commençant un traitement par vancomycine ou linézolide, mais pas par les deux, ont été sélectionnés pour l'inclusion. L'appariement de propension et l'ajustement des modèles de régression à risques proportionnels de Cox ont quantifié l'effet du linézolide par rapport à la vancomycine sur le délai de sortie de l'hôpital, la sortie de l'unité de soins intensifs, la mortalité à 30 jours, la mortalité des patients hospitalisés, l'arrêt du traitement, le changement de traitement, la réadmission à 30 jours et la réinfection à SARM à 30 jours. Nous avons effectué des analyses de sensibilité en fonction des concentrations minimales inhibitrices (CMI) de vancomycine et des concentrations résiduelles réelles.
Résultats : Nous avons identifié 101 patients traités par linézolide et 2 565 patients traités par vancomycine. L’équilibre des caractéristiques initiales
entre les groupes de traitement a été atteint au sein des quintiles de score de propension et entre les paires appariées selon la propension (76 paires). Aucune différence significative n’a été observée pour les résultats évalués. Parmi les patients dont la CMI de vancomycine était ≤ 1 μg/mL, le groupe traité par linézolide présentait un taux de mortalité significativement plus faible, une durée d’hospitalisation plus longue et une durée de traitement plus longue. Il n’y avait aucune différence entre les groupes traités par linézolide et par vancomycine dont la CMI était ≥ 1,5 μg/mL. Les résultats cliniques parmi les patients dont la concentration résiduelle de vancomycine était de 15 à 20 mg/L étaient similaires à ceux des patients traités par linézolide.
Conclusions : Dans notre étude comparative d'efficacité en conditions réelles chez des patients obèses suspectés d'être atteints d'une pneumonie à SARM, le linézolide a été associé à un taux de mortalité significativement plus faible que chez les patients traités à la vancomycine présentant des CMI de vancomycine plus faibles. D'autres études sont nécessaires pour déterminer si cet effet bénéfique est observé dans d'autres populations étudiées.