Felkey AJ et Lybecker KM
Après la légalisation de l’avortement aux États-Unis, les chercheurs ont étudié son impact sur une grande variété de facteurs, notamment les choix éducatifs et les décisions des femmes en matière de travail, les taux d’avortement et, plus controversé, la criminalité. Les économistes ont également étudié les déterminants des restrictions à l’avortement dans les États, en explorant l’importance des caractéristiques démographiques, de la disponibilité géographique et de la force des groupes de défense. Il est remarquable que la littérature existante ne traite pas de l’impact de la légalisation de l’avortement et des restrictions à son utilisation sur la décision d’utiliser des contraceptifs oraux. Des travaux antérieurs ont établi que les États dotés de lois plus clémentes concernant l’accès des mineurs aux services de contraception ont une plus grande utilisation de la pilule, mais l’impact du cadre juridique entourant les restrictions à l’avortement reste à examiner. En utilisant un modèle de régression linéaire pour analyser trois cycles de données de l’Enquête nationale sur la croissance de la famille (NSFG), nous analysons la possibilité que la variation de la disponibilité de l’avortement dans les États, représentée par la législation restreignant les droits reproductifs d’une femme, puisse générer une variation dans l’utilisation de la pilule contraceptive. Il est raisonnable de penser que, sans la possibilité d’interrompre une grossesse (ou dans les États où le coût de cette mesure est plus élevé), les contraceptifs oraux seraient plus largement utilisés. Nos résultats révèlent que les restrictions sur le financement de l’avortement ont un impact significatif et positif sur la décision d’une femme d’utiliser la pilule. Ces résultats indiquent que les femmes sont prévoyantes lorsqu’elles prennent leurs décisions en matière de contraception, du moins par rapport à la législation sur l’avortement, ce qui suggère qu’il existe d’importantes implications politiques pour améliorer les résultats en matière de santé.