Moutawakilou Gomina, Leila Badirou et Simon Ayeleroun Akpona
Introduction : La consommation de tabac altère de nombreux paramètres biologiques, ainsi que l'activité α-amylase. Ce travail de recherche a pour objectif d'étudier l'activité de l'alpha-amylase sérique et salivaire chez des adultes consommateurs habituels de tabac. Méthodes : Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et analytique sur 234 adultes (54 fumeurs, 60 snuffeurs, 60 chiqueurs et 60 non-consommateurs de tabac). L'alpha-amylase sérique et salivaire a été mesurée par méthode enzymatique cinétique. Une ANOVA et un test de Kruskal-Wallis ont été utilisés pour comparer les moyennes selon les cas. Une régression linéaire a permis d'établir des relations entre la durée de consommation, la quantité de tabac consommée, ainsi que l'activité α-amylase sérique et salivaire. Résultats et conclusion : Les activités moyennes de l'alpha-amylase sérique (UI/L) et salivaire (104 UI/L) étaient respectivement de 110,53 ± 73,35 et 17,34 ± 17 chez les fumeurs, 109,69 ± 58,20 et 9,90 ± 9,44 chez les moucheurs, 92,63 ± 48,84 et 5,61 ± 5,38 chez les mâcheurs et 120,14 ± 71,99 et 8,73 ± 6,14 chez les non-consommateurs de tabac. Une différence significative a été observée concernant l'alpha-amylase salivaire entre les fumeurs et les mâcheurs (p<0,001), et entre les moucheurs et les mâcheurs (p=0,002). L'activité moyenne de l'alpha-amylase sérique et salivaire était sensiblement plus élevée chez les non-consommateurs de tabac que chez les mâcheurs (p=0,01 et 0,02, respectivement). La corrélation était plus faible et significative chez les mâcheurs entre l'activité moyenne, l'alpha-amylase salivaire et la durée de consommation de tabac (r=0,35 ; inclinaison p=0,006). L'activité de l'alpha-amylase sérique et salivaire varie selon le mode de consommation de tabac. Des études ultérieures sont nécessaires pour préciser les mécanismes mis en jeu.