Allabi AC, Klikpo E, Lonmandon SC et Tognide CM
Contexte : Les données sur les effets indésirables des médicaments (EIM) liés aux neuroleptiques et aux benzodiazépines en milieu psychiatrique en Afrique subsaharienne sont peu nombreuses, ce qui indique la nécessité d'une surveillance de la sécurité des médicaments psychotropes dans les soins cliniques.
Objectif : Déterminer le profil des médicaments prescrits, l'incidence, le type et les facteurs de risque associés aux effets indésirables des médicaments (EIM) chez les patients sous neuroleptiques et benzodiazépines.
Méthodes : Les patients initiés sous neuroleptiques et/ou benzodiazépines entre mars 2014 et septembre 2014 ont été évalués dans une analyse de cohorte prospective. Une étude prospective de pharmacovigilance active pendant six mois a été réalisée. Chaque patient a été suivi pendant deux mois. La méthode française a été utilisée pour déterminer l'évaluation de la causalité.
Résultats : 86 patients hospitalisés ou ambulatoires ont été inclus. 65,12 % ont présenté un événement secondaire (ES). Parmi eux, 22,09 % ont eu une insomnie, 17,44 %, une somnolence, 5,81 %, une dyskinésie, Français 4,65 %, une augmentation de l'appétit et 4,65 %, des céphalées. Les pourcentages de patients avec 1, 2, 3, 4 et 5 événements secondaires étaient respectivement de 39,28 %, 41,07 %, 8,92 %, 7,14 % et 3,57 % des 65,12 %. Le nombre moyen d'événements secondaires par patient était similaire chez les patients hospitalisés et chez ceux traités en ambulatoire (1,97 contre 1,92). L'évaluation de la causalité des événements secondaires aux médicaments prescrits à chaque patient est majoritairement douteuse (52,29 %). Elle est probable dans 44,95 %, très probable dans seulement 1,83 % des cas et plausible dans 0,92 % des cas. Tous les SE sont survenus au cours du premier mois, la plupart au cours de la première semaine. La gestion des effets indésirables des médicaments n'a conduit à une réduction des doses de médicaments que dans 23 % des cas tandis que les médicaments responsables ont été arrêtés dans 5,77 % des cas.
Conclusion : La fréquence relativement élevée d'utilisation des antipsychotiques typiques et la faible dose quotidienne de benzodiazépine chez nos patients méritent d'être étudiées plus en profondeur et d'effectuer un suivi systématique de l'efficacité et de la sécurité. Les antipsychotiques typiques devraient être davantage disponibles et les monothérapies devraient être encouragées. La pharmacovigilance devrait être développée dans le pays en créant un Centre national et en formant des professionnels de santé.